Le déplacement du Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, au Mali le lundi 12 août revêt une importance capitale dans le contexte régional actuel. En se rendant à Bamako pour une visite d’amitié et de travail, le chef du gouvernement Sénégalais a démontré l’attachement de son pays à entretenir des relations solides avec ses voisins sahéliens, en dépit des tensions et des divergences politiques qui secouent la région.
Accueilli par son homologue malien, Choguel Maïga, et après des échanges avec le président Assimi Goïta, Ousmane Sonko a exprimé son soutien au peuple malien, en rendant hommage aux soldats tombés lors des affrontements à Tinzaouatène du 25 au 27 juillet. Cet acte symbolique réaffirme la solidarité du Sénégal envers le Mali, un pays confronté à des défis sécuritaires de taille.
Cette visite intervient à un moment où des rumeurs circulaient sur un supposé changement de position du Sénégal vis-à-vis de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cependant, Ousmane Sonko a fermement rappelé sa cohérence en matière de politique étrangère, en soulignant son opposition constante à l’embargo imposé au Mali après le coup d’État de 2020. Il a réitéré que sous son gouvernement, le Sénégal ne sera jamais complice de pratiques visant à déstabiliser un pays frère ou à lui imposer des sanctions injustes.
Ce geste diplomatique du Premier ministre sénégalais pourrait jouer un rôle crucial dans la dissipation des malentendus, notamment après la diffusion par l’ambassade de l’Ukraine au Sénégal de la vidéo de l’attaque meurtrière à Tinzaouatène. Une attaque attribuée à l’appui des services de renseignement ukrainiens, voire de l’OTAN. En réaffirmant la solidarité entre les nations sahéliennes, Sonko envoie un message fort : le Sénégal reste un partenaire fiable et engagé pour la stabilité de la région. Cette visite pourrait bien marquer un tournant dans les relations bilatérales entre Dakar et Bamako, et par extension avec l’AES consolidant leur coopération dans un contexte de défis sécuritaires croissants.