par Le Dr Traoré Fatoumata Nafo a remis récemment le rapport des États généraux de la santé au ministre de la Santé et du Développement social, le médecin-colonel Assa Badiallo Touré. Ce document, fruit de deux mois de concertation, propose 973 recommandations et 68 axes stratégiques prioritaires pour refonder le système de santé malien, marquant une étape clé vers une transformation durable du secteur.
Le système de santé malien est confronté à d’importantes lacunes. Avec seulement 6 professionnels de santé pour 10 000 habitants, loin des 23 à 33 recommandés par l’OMS, le pays souffre d’une pénurie criante de personnel médical. Cette situation est aggravée par une formation insuffisante et une répartition inégale des ressources humaines. Le financement du secteur reste également problématique, avec des dépenses de santé représentant 6,9 % du PIB en 2014, bien en deçà des besoins réels. L’accès aux services de base reste limité, avec seulement 36 % des ménages disposant d’installations sanitaires adéquates.
Le rapport propose des mesures ambitieuses pour pallier ces insuffisances. Parmi les priorités figurent l’intégration de la médecine traditionnelle, la promotion du secteur privé de la santé et des approches multisectorielles pour améliorer la santé des jeunes, en milieu scolaire et carcéral. Il préconise également une augmentation significative du nombre de professionnels de santé, une amélioration de leur formation et une meilleure répartition sur le territoire. Le financement du secteur doit être renforcé, notamment par des investissements accrus de l’État et des partenariats public-privé.
Des projets comme le « Projet d’accélération vers la couverture sanitaire universelle » (PACSU) ont déjà permis des avancées notables. Grâce à ce programme, la qualité des services est passée de 37 % à 81 %, et la disponibilité des médicaments essentiels a atteint 87 %. Ces progrès ont été rendus possibles par le recrutement de 337 professionnels de santé et la formation de 80 hauts fonctionnaires aux normes internationales. En outre, 697 nouveaux bâtiments ont été construits et 265 rénovés.
Le Mali a également dévoilé un plan stratégique national de santé numérique 2024-2028, doté d’un budget de 35 millions de dollars. Ce plan vise à intégrer les technologies numériques pour améliorer l’accès et la qualité des services de santé. La réussite de ces réformes dépendra de l’engagement de tous les acteurs du secteur. En mettant en œuvre ces recommandations, le Mali a une opportunité unique de transformer son système de santé et d’offrir un avenir meilleur à sa population.
Amen K.
