La récente décision des autorités ivoiriennes d’interdire la production, l’importation, et la commercialisation des boissons énergisantes alcoolisées a suscité de vives réactions au sein de la société ivoirienne, en particulier chez les commerçants et les opérateurs économiques directement touchés. Bien que la mesure ait été justifiée par des préoccupations sanitaires, elle regorge de nombreuses zones d’ombre et risque de créer un précédent dangereux, tant pour l’économie nationale que pour la stabilité du secteur commercial.
Cette interdiction brutale a laissé de nombreux commerçants désemparés, les plaçant devant une situation critique où leurs moyens de subsistance sont directement menacés. Les boissons énergisantes alcoolisées représentent un marché important en Côte d’Ivoire, contribuant non seulement à l’activité économique mais aussi à l’emploi dans divers secteurs, de la production à la distribution. En supprimant cette source de revenus sans offrir d’alternatives viables, le gouvernement risque d’affaiblir un pan entier de l’économie, avec des conséquences en cascade pour de nombreuses familles ivoiriennes.
Au-delà de l’impact économique immédiat, cette interdiction soulève des interrogations sur la stabilité et la prévisibilité du climat des affaires en Côte d’Ivoire. Les opérateurs économiques, qu’ils soient nationaux ou internationaux, ont besoin d’un cadre réglementaire clair et stable pour investir et prospérer. L’incertitude créée par des décisions soudaines et non concertées pourrait éroder la confiance des investisseurs, nuisant ainsi à la réputation de la Côte d’Ivoire en tant que hub économique de la région.
Il est donc crucial que les autorités ivoiriennes reconsidèrent cette interdiction et entament un dialogue ouvert avec les parties prenantes concernées, notamment les commerçants, les producteurs, et les experts de la santé publique. Une approche plus équilibrée, qui viserait à réguler de manière stricte mais équitable la production et la consommation de ces boissons, serait plus judicieuse. Cette régulation pourrait inclure des campagnes de sensibilisation sur les risques liés à la consommation excessive, un encadrement rigoureux de la publicité et une taxation adaptée, tout en permettant aux commerçants de continuer à exercer leur activité.
En levant cette interdiction, le gouvernement ivoirien enverrait un signal fort aux opérateurs économiques, les rassurant sur son engagement à préserver un environnement propice aux affaires tout en protégeant la santé publique. Cela démontrerait également la volonté des autorités d’agir de manière transparente et équitable, en prenant en compte les intérêts de tous les acteurs économiques.
Amen K.