22 mai 2025

RDC-Rwanda : Vers un accord minier sous l’impulsion des États-Unis ?

Les minerais stratégiques de la République démocratique du Congo (RDC), tels que le tungstène, le tantale et l’étain, au cœur de tensions régionales depuis des années, pourraient bientôt être légalement exportés vers le Rwanda pour y être transformés. Cette option serait envisagée dans le cadre d’un accord de paix soutenu par les États-Unis, selon des informations obtenues par l’agence Reuters.

Pour Kinshasa, l’exploitation illégale de ses ressources par le Rwanda alimente le conflit avec les rebelles du M23, soutenus par Kigali, dans l’est du pays. Le gouvernement congolais accuse régulièrement son voisin de piller ses minerais, générant des dizaines de millions de dollars par mois grâce à leur revente sous label rwandais.

Washington tente désormais de mettre un terme à cette dynamique. L’administration Trump, désireuse de sécuriser un accès plus large aux ressources congolaises dans un contexte de rivalité croissante avec la Chine, pousse les deux pays à signer un accord de paix d’ici l’été. Ce dernier serait accompagné d’engagements économiques, notamment sur la transformation et la commercialisation des minerais.

Selon Massad Boulos, conseiller Afrique du président Trump, les États-Unis ont transmis un projet d’accord aux deux parties. L’idée est de légaliser une coopération économique bilatérale qui réduirait les incitations à l’intervention militaire du Rwanda, tout en favorisant l’industrialisation minière en RDC. Un responsable congolais, sous anonymat, a cependant rejeté tout compromis sans retrait préalable des troupes rwandaises et du M23. « Le respect de notre souveraineté et de nos ressources est non négociable », a-t-il affirmé.

Côté américain, l’enjeu est également financier. Des discussions sont en cours avec des investisseurs privés, appuyés par la Société de financement du développement international des États-Unis, en vue de financer des projets miniers au Rwanda.

Le mois dernier, la RDC et le Rwanda ont signé à Washington une déclaration commune pour établir des chaînes de valeur minières transparentes, avec l’appui des États-Unis. Mais tant que les armes parleront dans l’est congolais, la légitimation de cette coopération restera hautement controversée.

Amen K.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *