16 septembre 2024

Un mental d’acier et les poings serrés. La boxeuse Cindy Ngamba a assuré à l’équipe olympique des réfugiées la toute première médaille de son histoire. Sa victoire ce dimanche 4 août contre la Française Davina Michel en quarts de finale des -75 kg des JO de Paris 2024 lui garantit a minima une médaille de bronze, puisque c’est ainsi que sont récompensés les deux vaincus des demi-finales dans le tournoi olympique. Mais c’est bien l’or que visera la boxeuse camerounaise jeudi soir dans l’écrin de Roland-Garros.

Ce serait une consécration pour l’équipe olympique, dont le CIO avait annoncé la création en 2015, une année marquée par le déplacement de millions de personnes – lié notamment à la guerre en Syrie. Au fur et à mesure des années, la délégation s’est étoffée : passant de 10 athlètes aux JO-2016 de Rio dans trois disciplines, à 29 aux JO-2020 de Tokyo dans 12 disciplines, et finalement 36 athlètes dans 12 disciplines pour les JO de Paris cette année.

Lors de la cérémonie d’ouverture à Paris, la délégation des réfugiés avait justement été représentée par Cindy Ngamba, fière porte-drapeau sous les yeux de centaines de milliers de spectateurs. « C’est un honneur pour moi de représenter cette équipe si spéciale et de porter le drapeau pour les millions d’autres réfugiés partout dans le monde », a-t-elle déclaré, rapporte Eurosport.

Après avoir passé son enfance au Cameroun, Cindy Ngamba est arrivée en Angleterre à l’âge 11 ans avec un de ses frères, sa famille espérant trouver une meilleure vie. « En 2009, j’arrive à Bolton, près de Manchester. Il faisait froid, le temps était pluvieux, c’était très difficile au début, a-t-elle confié au média Infomigrants. En plus, je faisais un énorme blocage sur la langue, je pensais que je n’y arriverais jamais, je ne comprenais rien ! ».

Son adolescence au Royaume-Uni n’est pas tendre, marquée par le harcèlement de ses camarades de classe. À l’âge de 15 ans, Cindy Ngamba découvre la boxe par hasard dans son club de sport où elle pratiquait au départ le football. « Un jour après l’entraînement, un tas de mecs en sueur sortaient d’une pièce, alors je suis allé jeter un coup d’œil par curiosité. J’ai ouvert la porte et j’ai trouvé cette salle de boxe… », s’est-elle remémoré auprès d’Eurosport. « C’était plein de gars qui frappaient des sacs, tout ce que j’entendais c’était “BOOM, BOUM !“ et ça puait la sueur. J’ai adoré ça ! J’ai demandé à l’un des entraîneurs à quelle heure les séances commençaient puis je suis rentrée chez moi ce soir-là et je suis revenu le lendemain, prête pour le début du cours. »

Amen K.

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