7 novembre 2024

Afrique : Conférence Babacar Ndiaye 2024, La ZLECAf préconise une solution pour concilier développement et climat.

La huitième conférence Babacar Ndiaye, tenue récemment a réuni à Dakar des décideurs, experts et défenseurs du climat autour du thème « Sauver des vies aujourd’hui c’est sauvé la planète pour l’avenir : la ZLECAf peut-elle résoudre le dilemme du changement climatique ? ». Les échanges ont porté sur la façon dont la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), plus grand projet commercial du continent, pourrait favoriser un développement durable tout en réduisant les émissions de carbone.

Le président d’Afreximbank, Benedict Oramah, a souligné l’importance de cette approche intégrée. Il a rappelé la vision de Babacar Ndiaye, ancien président de la Banque africaine de développement (BAD), qui préconisait une compréhension profonde des défis climatiques. Oramah a regretté que le débat mondial soit trop axé sur la réduction des émissions, alors que l’Afrique subit durement les effets du changement climatique, malgré sa faible industrialisation et ses besoins en énergie pour les 600 millions de personnes privées d’électricité.

Yemi Osinbajo, ancien vice-président du Nigeria, a mis en avant deux principaux avantages de la ZLECAf : d’une part, l’interdiction par 42 % des pays africains de l’exportation de minerais non transformés encourage la création d’emplois locaux ; d’autre part, le commerce intra-africain de produits finis réduit les émissions de carbone liées aux exportations à longue distance. Citant la Guinée, qui pourrait transformer sa bauxite en aluminium avec des énergies renouvelables, Osinbajo a estimé que cela permettrait de réduire de 335 millions de tonnes de CO2 l’empreinte carbone mondiale, tout en générant des emplois et des revenus locaux.

La ministre égyptienne Rania Al-Mashat a rappelé que l’Afrique supporte la plus grande part des besoins de financement climatique sans être responsable des émissions mondiales. Elle a appelé à une collaboration renforcée pour un développement durable.

Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale des Nations Unies, a évoqué l’endettement croissant des pays africains, aggravé par les crises économiques, et a affirmé que la ZLECAf pourrait soutenir la lutte contre le changement climatique tout en favorisant l’intégration régionale et l’industrialisation verte, éléments clés pour bâtir des économies résilientes et renforcer la sécurité alimentaire sur le continent.

Amen K.

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