18 mars 2025

Togo : Entre réforme fiscale et préservation du pouvoir d’achat, le défi des exonérations de TVA s’impose.

Au Togo, le Fonds monétaire international (FMI) encourage les autorités à revoir leur politique fiscale pour accroître les recettes publiques. Parmi les mesures proposées figurent la réduction des exonérations de TVA, l’élargissement de l’impôt sur le revenu et l’adoption de l’impôt minimum mondial pour certaines entreprises. Cependant, le gouvernement préfère adopter une approche prudente, en analysant en profondeur les dispositifs fiscaux avant toute décision.

Les exonérations de TVA sont au cœur du débat. En 2023, ces exemptions ont représenté un manque à gagner de 60,8 milliards de FCFA, soit 2,6 % du PIB. Une somme significative qui pourrait renflouer les caisses de l’État, mais dont la suppression brutale risquerait d’affecter certains secteurs économiques et d’alourdir le coût de la vie pour les ménages. Le gouvernement prévoit donc une étude approfondie d’ici juin 2025 pour identifier les exonérations réellement bénéfiques aux populations modestes et celles profitant davantage aux catégories aisées ou à des secteurs privilégiés.

L’enjeu est de taille : réduire les exonérations signifie augmenter les taxes sur certains biens et services, ce qui pourrait impacter directement le pouvoir d’achat des citoyens, notamment les plus vulnérables. Par exemple, les entreprises bénéficiant actuellement d’avantages fiscaux pourraient répercuter ces coûts supplémentaires sur les prix ou réduire leurs investissements, affectant ainsi la compétitivité économique.

Le FMI propose des solutions compensatoires, comme des transferts monétaires ciblés pour soutenir les ménages les plus pauvres. Le Togo travaille déjà à la mise en place d’un système d’identification biométrique pour améliorer le ciblage des aides sociales. D’ici fin 2025, la moitié de la population et plus de la moitié des ménages vulnérables devraient être enregistrés, avec un registre complet prévu pour 2026.

Le débat reste ouvert. Certains experts défendent les exonérations comme un outil essentiel pour protéger les plus démunis, tandis que d’autres soulignent les pertes de recettes qui limitent les investissements publics. Par ailleurs, les régimes fiscaux spéciaux, bien qu’attractifs pour les investisseurs, génèrent également des manques à gagner pour l’État. Le FMI suggère de limiter ces avantages aux zones économiques spéciales.

Le Togo doit trouver un équilibre délicat entre renforcement des recettes publiques et préservation du pouvoir d’achat, tout en évitant de fragiliser son économie. Une réforme fiscale bien pensée pourrait être la clé pour atteindre ces objectifs.

Amen K.

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