Le Togo franchit une nouvelle étape dans la refondation de son secteur minier. Par un arrêté émanant du ministère des Mines et des Ressources énergétiques, la délivrance des permis miniers pour la prospection et la recherche de substances minérales est désormais temporairement suspendue. Cette décision s’inscrit dans une dynamique de réformes ambitieuses engagées depuis plusieurs années pour moderniser et rendre plus performant le secteur extractif togolais.
Présentée comme une « pause stratégique », cette mesure vise à préparer une refonte du Code minier national, dont la dernière version date de 1996, avec un amendement partiel en 2003. Jugé désormais obsolète et inadapté aux standards internationaux actuels, ce cadre juridique ne répond plus efficacement aux défis environnementaux, sociaux et économiques contemporains. D’où la nécessité, selon le ministère, de le réviser en profondeur pour instaurer une gouvernance plus rigoureuse, inclusive et orientée vers la durabilité.
Cette suspension temporaire ne concerne toutefois pas les matériaux de construction ni les minéraux industriels, qui restent en dehors du champ d’application de l’arrêté. Elle marque une volonté claire des autorités de renforcer le contrôle des activités minières, de mieux encadrer l’exploitation des ressources naturelles et de garantir une gestion plus transparente et équitable.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre plus large des réformes institutionnelles impulsées sous la Ve République, instaurée à la suite de l’adoption de la nouvelle Constitution le 6 mai 2024. Elle illustre la volonté politique du Togo de redynamiser son secteur minier, tout en veillant à en faire un levier de développement durable au service des populations et des générations futures.
À travers cette nouvelle orientation, l’État togolais réaffirme son engagement à faire du secteur minier un pilier stratégique de l’économie nationale, dans le respect des normes internationales et des principes de bonne gouvernance. Le Togo s’aligne ainsi sur une vision moderne, responsable et souveraine de la gestion de ses ressources naturelles.
Amen K.