Le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a lancé, ce lundi 5 mai 2025, un appel à la création d’un nouvel espace de dialogue politique, marquant ainsi sa volonté de tourner la page de la transition. Cette annonce a été faite lors d’une rencontre au Palais Toumaï, qui a rassemblé 290 responsables politiques représentant les 336 partis reconnus officiellement dans le pays. Étaient également présents le Premier ministre Allah Maye Halina, le président du Sénat Haroun Kabadi, celui de l’Assemblée nationale Ali Kolotou Tchaïmi, ainsi que plusieurs membres du gouvernement et proches du chef de l’État.
Dans son discours, Mahamat Déby a acté la fin du Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP), mis en place durant la transition, et a invité les acteurs politiques à concevoir un nouveau mécanisme de concertation, plus adapté à la « nouvelle ère » qui s’ouvre pour le Tchad.
Cependant, cette initiative intervient dans un climat politique encore chargé. Les tensions refont surface entre deux figures politiques majeures : Succès Masra, ancien Premier ministre de transition et candidat malheureux à la présidentielle de 2024, et Abderahman Koulamallah, ancien chef de la diplomatie devenu sénateur.
Dans un message commémorant le 7e anniversaire de son parti, Les Transformateurs, Masra a exhorté Mahamat Déby à engager un véritable changement, en réaffirmant son attachement à l’accord de Kinshasa, conclu avant son retour au Tchad. Cette sortie a provoqué une vive réaction de Koulamallah, qui l’a accusé de déformer l’esprit de l’accord. Selon le sénateur, cet accord ne contenait aucun engagement de partage du pouvoir postélectoral. Il a rappelé que le scrutin avait tranché et qu’un retour à une logique de coalition irait à l’encontre des règles démocratiques.
Ce débat met en lumière les divergences persistantes sur l’interprétation des accords de transition, alors même que le chef de l’État tente d’apaiser les tensions par une consultation nationale. Le défi reste de trouver un consensus durable pour le Tchad post-transition.
Amen K.