L’Afrique et la Chine ont, au fil des décennies, construit une relation économique solide, basée sur des échanges commerciaux, des investissements dans les infrastructures et une coopération diplomatique étroite. Cependant, malgré les difficultés économiques que connaît la Chine, cette dernière a récemment renforcé son engagement avec le continent africain. Lors de l’ouverture du 9e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), ce jeudi 5 septembre 2024, le Président chinois Xi Jinping a annoncé une aide financière de 360 milliards de yuans, soit 50,7 milliards de dollars, pour l’Afrique au cours des trois prochaines années. Cette annonce marque une nouvelle étape dans les relations sino-africaines, ouvrant la voie à des perspectives économiques inédites pour les deux parties.
La promesse de cet investissement massif témoigne de la volonté de la Chine de redéfinir sa coopération avec l’Afrique sur de nouvelles bases, prenant en compte les évolutions récentes de l’économie mondiale et les besoins croissants du continent. Cet engagement financier s’inscrit dans un contexte où les relations commerciales entre l’Afrique et la Chine sont de plus en plus diversifiées, allant au-delà des simples échanges de matières premières pour inclure des secteurs tels que les technologies de l’information, l’énergie verte, et l’industrialisation.
Avec cette nouvelle enveloppe, l’Afrique peut s’attendre à des investissements accrus dans des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, la santé, l’éducation, et le développement durable. La Chine a montré un intérêt particulier pour les projets visant à améliorer la connectivité continentale, à travers des initiatives telles que les routes et les corridors logistiques, qui faciliteront le commerce intra-africain. De plus, le soutien à l’industrialisation de l’Afrique reste une priorité, avec des projets de création de zones économiques spéciales et de parcs industriels dans plusieurs pays africains.
Au-delà de l’aide financière, la Chine et l’Afrique cherchent à établir une relation véritablement mutuellement bénéfique. Le continent africain, avec sa population jeune et croissante, représente un marché en pleine expansion pour les produits chinois. Parallèlement, l’Afrique espère tirer profit des avancées technologiques chinoises pour accélérer son propre développement. Cette coopération renouvelée se veut aussi plus équilibrée, avec un accent sur le transfert de compétences et de technologies, ainsi que sur l’amélioration de la balance commerciale entre les deux régions.
Toutefois, cette nouvelle phase de la coopération sino-africaine ne sera pas sans défis. L’Afrique doit veiller à ce que ces nouveaux investissements contribuent réellement à son développement durable, sans accroître indûment sa dette extérieure. De son côté, la Chine doit adapter son approche pour répondre aux critiques croissantes concernant la durabilité de ses projets et leur impact social et environnemental.
Amen K.