Les détenteurs du nouveau passeport de l’Alliance des États du Sahel (AES) se heurtent à un refus systématique du consulat de France à Bamako lorsqu’ils présentent ce document pour leurs demandes de visa. Cette situation, qui relèverait d’un blocage administratif, crée des difficultés majeures pour les citoyens maliens souhaitant voyager en France, notamment en cas d’urgence.
Plusieurs témoignages confirment que le consulat français refuse catégoriquement d’accepter les passeports AES comme documents de voyage valides. Un cas emblématique est celui d’un voyageur ayant perdu son passeport Cédéao, qui contenait un visa français en cours de validité. Après avoir obtenu un passeport AES en urgence, il s’est vu refuser la poursuite de sa procédure de visa, malgré la légitimité de sa demande.
Selon une source diplomatique proche du dossier, ce refus ne serait pas lié à une non-reconnaissance officielle des passeports AES par la France, mais plutôt à un retard administratif du côté malien. En effet, le ministère malien des Affaires étrangères n’aurait pas encore transmis les spécimens de ces nouveaux passeports aux représentations diplomatiques étrangères, rendant impossible leur authentification. Pourtant, fin janvier 2025, le général Daoud Aly Mohammedine, ministre malien de la Sécurité, avait assuré que toutes les démarches nécessaires avaient été effectuées auprès de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et que les missions diplomatiques avaient été informées de la mise en place de ce nouveau document.
Cette situation administrative, dont la résolution reste floue et sans échéance précise, pénalise particulièrement les citoyens maliens devant voyager en urgence vers la France. Elle soulève également des questions sur les relations diplomatiques entre la France et les pays de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger). Le refus du consulat de France d’accepter les passeports AES, même temporaire, risque d’envenimer les tensions déjà existantes entre ces États et la France.
En dépit des explications techniques avancées, ce blocage est perçu par beaucoup comme un manque de considération envers les pays de l’AES et leurs citoyens. Si la situation n’est pas rapidement résolue, elle pourrait dégénérer en une nouvelle crise diplomatique, exacerbant les relations déjà tendues entre la France et les États du Sahel. Les autorités maliennes et françaises doivent agir rapidement pour éviter une escalade et garantir les droits des voyageurs maliens.
Amen K.