Le président américain Donald Trump a rencontré mercredi le président syrien par intérim, Ahmad al-Sharaa, en marge d’un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Cette entrevue, la première entre dirigeants des deux pays depuis 25 ans, marque un tournant dans les relations bilatérales, alors que la Syrie cherche à sortir de son isolement international.
Lors de sa tournée au Moyen-Orient, Trump a annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, imposées sous l’ère Bachar al-Assad. « Cela leur donne une chance de grandeur », a-t-il déclaré, saluant une décision applaudie par les Syriens, qui ont célébré dans les rues avec des feux d’artifice. La rencontre, tenue à huis clos, a duré 30 minutes. Al-Sharaa, ancien chef rebelle lié à Al-Qaïda et emprisonné par les États-Unis en Irak, est devenu président par intérim en janvier 2025 après la chute du régime Assad. Trump l’a exhorté à reconnaître Israël, à expulser les « terroristes étrangers » et à coopérer contre l’État islamique (EI).
Cependant, cette initiative a suscité des tensions avec Israël. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a demandé à Trump de maintenir les sanctions, craignant les liens islamistes d’al-Sharaa et une menace sécuritaire à sa frontière nord. La Turquie, soutien historique des rebelles syriens, a participé par téléphone, tandis que l’Arabie saoudite a salué la levée des sanctions comme un soulagement pour le peuple syrien.
Cette décision pourrait précipiter un retrait militaire américain de Syrie, où les troupes soutenaient les forces kurdes contre l’EI. Damas reprendra bientôt le contrôle des frontières et des champs pétroliers du nord-est, selon un accord conclu en mars. Si les pays du Golfe soutiennent cette normalisation, Israël reste méfiant, redoutant une résurgence de l’influence iranienne.
Amen K.