Le Conseil des ministres du Burkina Faso a adopté, le 30 octobre 2024, un projet de loi visant à réglementer et à renforcer la gouvernance des institutions de microfinance, un secteur qui joue un rôle crucial dans l’inclusion financière et l’accès aux financements pour les populations exclues du système bancaire classique. En permettant aux personnes et aux petites entreprises sans accès aux banques traditionnelles d’obtenir des crédits et d’épargner, la microfinance s’est imposée comme un pilier important dans l’Union monétaire Ouest africaine, contribuant à l’amélioration des conditions de vie et au développement économique.
Cependant, cette expansion rapide a aussi révélé des faiblesses structurelles, notamment dans les institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit qui composent plus de 70% du secteur. Le manque de gouvernance adéquate, l’absence de supervision rigoureuse et les fonds limités mettent en péril la durabilité de ces institutions, menaçant ainsi les bénéficiaires et la stabilité du secteur.
Le nouveau projet de loi introduit des innovations majeures pour répondre à ces défis. D’abord, il renforce la gouvernance des institutions en clarifiant les rôles et les responsabilités des autorités de supervision, garantissant ainsi une meilleure gestion des ressources et un suivi plus étroit de leurs opérations. Cette régulation est essentielle pour renforcer la transparence, prévenir les abus et sécuriser les fonds des épargnants.
Le projet de loi impose également un capital social minimum aux institutions de microfinance, ce qui renforce leur solidité financière et leur capacité à absorber d’éventuels chocs. Enfin, en élargissant les activités autorisées, le cadre législatif permet aux institutions de microfinance d’offrir de nouveaux services, mieux adaptés aux besoins des populations locales et des petites entreprises.
Cette réforme promet de consolider le secteur de la microfinance tout en favorisant un accès élargi et sécurisé aux services financiers pour les citoyens burkinabè. Grâce à ce cadre juridique actualisé et conforme aux standards internationaux, le Burkina Faso se dote des moyens nécessaires pour accompagner le développement du secteur de la microfinance. En renforçant l’inclusion financière et en assurant la viabilité des institutions, cette loi bénéficie directement aux populations en leur offrant des solutions de financement durables et adaptées à leurs besoins, contribuant ainsi à l’essor socio-économique du pays.
Amen K.