30 janvier 2025

CEDEAO : Le retrait officiel du Burkina Faso, du Mali et du Niger sans reconnaissance de l’AES ?

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a officialisé, ce mercredi, le retrait immédiat du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Cette décision, qui marque un tournant historique pour l’organisation régionale, maintient néanmoins certains droits fondamentaux pour les citoyens de ces trois pays. La libre circulation des personnes, des biens et des services dans l’espace CEDEAO reste garantie, conformément à « l’esprit de la solidarité régionale », selon le communiqué officiel.

Toutefois, une absence notable a retenu l’attention : la CEDEAO n’a fait aucune mention de l’Alliance des États du Sahel (AES) en tant que confédération. Au lieu de cela, l’organisation s’est adressée individuellement au Burkina Faso, au Mali et au Niger, laissant entendre que d’éventuelles négociations pourraient se faire sur une base bilatérale.

Cette posture contraste avec celle adoptée par l’AES. Anticipant cette situation, l’Alliance a déjà mis en place une structure de négociation collective, affirmant ainsi sa volonté de traiter en tant qu’entité unique face à la CEDEAO. En agissant ainsi, l’AES cherche à imposer son existence politique et diplomatique, tout en renforçant son autonomie stratégique.

L’absence de reconnaissance formelle de l’AES par la CEDEAO pourrait compliquer les discussions futures. Si l’organisation régionale persiste à négocier séparément avec chaque pays, cela pourrait affaiblir la position commune que l’AES tente de construire. À l’inverse, une reconnaissance officielle de cette nouvelle entité pourrait ouvrir la voie à un dialogue plus fluide et à des accords mutuellement bénéfiques.

Il revient désormais à la CEDEAO de prendre acte de la reconfiguration en cours dans la sous-région. L’AES est une réalité politique et stratégique que l’organisation ouest-africaine ne peut ignorer indéfiniment. Pour éviter une rupture définitive et préserver une coopération minimale sur des enjeux clés tels que la sécurité et l’économie, la CEDEAO devra adapter son approche et établir un cadre de dialogue avec cette nouvelle alliance. Le retrait est acté, mais la redéfinition des relations entre ces États et la CEDEAO reste à écrire.

Amen K.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *