Le Togo a engagé une série de mesures pour assainir son secteur immobilier, identifié comme vulnérable aux risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Un atelier organisé depuis le 14 avril 2025 par le GIABA et la BAD rassemble les acteurs clés du secteur autour de cette problématique urgente.
Les autorités togolaises font face à un défi de taille. Le secteur immobilier représente une part importante de l’économie nationale mais souffre encore d’un taux élevé d’informalité. Plus de soixante pour cent des transactions foncières échappent au circuit formel, créant des failles exploitées par les réseaux de blanchiment. La prédominance des paiements en espèces et la présence d’intermédiaires non régulés compliquent davantage le contrôle des opérations
Le gouvernement a décidé d’agir résolument sur plusieurs fronts. Toutes les transactions immobilières dépassant dix millions de francs CFA devront désormais faire l’objet d’une traçabilité rigoureuse. Les professionnels du secteur seront formés systématiquement à détecter les signaux d’alerte, tandis que l’origine des fonds fera l’objet de vérifications approfondies. Ces mesures s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à restaurer la confiance des investisseurs et à aligner le pays sur les standards internationaux.
La Cellule nationale de traitement des informations financières souligne l’importance de cette réforme. Le secteur immobilier concentre près du quart des signalements de transactions suspectes, ce qui en fait une priorité dans la lutte contre les flux financiers illicites. Par ailleurs, assainir ce marché crucial pour l’économie nationale représente un enjeu de développement majeur.
Les prochains mois verront la mise en place d’outils complémentaires. Un registre numérique centralisant l’ensemble des transactions immobilières est en cours de finalisation. Le cadre répressif sera parallèlement renforcé pour dissuader les contrevenants. Ces avancées positionnent le Togo parmi les pays les plus actifs de la sous-région dans la modernisation de son secteur foncier.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique régionale. Plusieurs pays voisins ont déjà entrepris des réformes similaires, avec des résultats encourageants en matière de transparence et d’attractivité pour les investissements. Le Togo entend ainsi combler son retard tout en préservant la compétitivité de son marché immobilier.
Amen K.