Portée par des initiatives comme la ZLECAf et l’Agenda 2063, l’intégration africaine reste un objectif central des politiques régionales. Pourtant, la réalité contraste fortement avec les ambitions affichées : seuls cinq pays – Bénin, Seychelles, Rwanda, Gambie et Ghana – ouvrent totalement leurs frontières aux Africains.
Selon l’Observatoire Africain de la Mobilité, en 2025, un passeport africain permet en moyenne d’accéder sans visa à 27 pays sur 54. Des disparités persistent : le Bénin (35 pays accessibles) et la Côte d’Ivoire (34) offrent plus de liberté que l’Érythrée ou la Somalie. À l’inverse, la réciprocité fait défaut : l’Algérie (27 accès facilités, 6 offerts), le Maroc (27/12) ou le Gabon (28/9) illustrent cette asymétrie.
Cette fragmentation entrave la libre circulation, pourtant essentielle à la ZLECAf et au Passeport Africain, promis depuis 2016. Sans harmonisation des politiques migratoires, le panafricanisme reste un discours. Pourtant, une Afrique intégrée, où les peuples circulent librement, est la clé d’une émergence économique et sociale durable.
Face aux défis limitant la mobilité intra-Africaine, plusieurs solutions émergent pour réduire les disparités migratoires sur le continent. L’Observatoire appelle dans ce sens à une réforme des politiques migratoires, de sorte à généraliser les visas ouverts et à promouvoir la réciprocité diplomatique grâce à des engagements régionaux. A cela, il faut ajouter la nécessité d’harmoniser les politiques de sécurité et de développer des systèmes d’identification communs.
L’ouverture unilatérale de certains pays montre la voie. Mais une approche collective s’impose pour concrétiser l’idéal d’un continent sans frontières, où la mobilité devient levier de développement. Sans cela, les ambitions d’intégration risquent de rester lettre morte.
Amen K.