Les Ministres du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké et de la Justice Alio Daouda, du Niger ont tenu récemment une conférence de presse conjointe pour aborder la situation critique née suite à l’arrestation, par les autorités béninoises, de la directrice générale adjointe de WAPCO et de quatre ingénieurs nigériens. Ces derniers étaient en mission de supervision du chargement d’un navire destiné à transporter le pétrole brut du Niger.
Il s’est fait qu’entre-temps, les Béninois ont refusé l’accès au site aux Nigériens compte tenu de la crise diplomatique qui est entre les deux pays. Pour le Bénin du moment où les Nigériens ne veulent plus faire de l’affaire avec le Bénin, leurs ingénieurs ne doivent pas fouler leur sol pour aucune raison, ce qui est en violation de l’accord sur le transport du pétrole brut du Niger via le port béninois qui stipule que « les opérations de chargement des bateaux doivent se faire en présence des trois parties : béninoise, nigérienne et chinoise ».
Dans un premier temps, le Niger avait refusé une telle folie d’un État responsable, mais après l’analyse des enjeux économiques que cela engendrait pour les trois parties, les autorités nigériennes ont accédé. Mais s’avérait que pour le chargement du pétrole, la présence d’une équipe d’ingénieurs et d’inspecteurs est indispensable. Ironique du sort, du côté des Chinois, il n’y a pas d’inspecteurs, ils n’ont que des ingénieurs. Ce que le Niger a proposé à titre temporaire. Étant donné que le refus d’accès des Nigériens au site est une décision récente, les inspecteurs Nigériens vont continuer en attendant que WAPCO Bénin et les Chinois eux-mêmes ne trouvent des inspecteurs. Et avant que les Nigériens ne quittent Niamey, les autorités Béninoises sont informées de leur arrivée et aussi de la mission pour laquelle ils seront là.
Aujourd’hui, du côté du Niger, le changement est bloqué jusqu’à la remise en liberté des cinq personnes arrêtées et leur remise en fonction.
Rappelons qu’un premier chargement de pétrole nigérien au port de Sèmè Kpodji a eu lieu le 19 mai, suite à la médiation de WAPCO entre les parties béninoise et nigérienne. Les 27 et 28 mai, une réunion bipartite entre les ministres des Mines béninois et nigérien a eu lieu à Niamey afin de trouver une porte de sortie sur l’exportation du pétrole nigérien via le littoral béninois, sans qu’une solution soit finalement proposée.