Le lancement officiel du gigantesque projet de complexe pétrolier au Ghana, évalué à 60 milliards de dollars, marque une étape cruciale pour le développement économique du pays. Promu par la Petroleum Hub Development Corporation, ce projet ambitieux prévoit de raffiner jusqu’à 900 000 barils par jour d’ici 2036, positionnant ainsi le Ghana comme un acteur clé dans l’industrie pétrolière africaine. Avec la promesse d’une augmentation de 70% du PIB et la création de 800 000 emplois directs et indirects, les retombées économiques de cette initiative sont indéniables. Cependant, ce projet n’est pas sans défis.
La communauté de Nzemma, où le complexe de 8 000 hectares sera implanté, exprime des inquiétudes légitimes. Les résidents locaux dénoncent un manque de transparence dans les processus d’expropriation, avec des accords signés uniquement avec le chef traditionnel, laissant de côté les propriétaires terriens. La crainte de voir leurs plantations de cocotiers détruites sans compensation adéquate est un signal d’alarme qui ne peut être ignoré. Le gouvernement doit agir rapidement pour rétablir la confiance avec les populations locales, en engageant un dialogue inclusif et en garantissant des compensations justes.
Par ailleurs, des doutes persistent quant à la viabilité économique du projet. La première phase, d’une valeur de 12 milliards de dollars, qui débutera en septembre, soulève des interrogations sur la capacité des investisseurs à mobiliser les fonds nécessaires. Le Ghana doit faire preuve de pragmatisme en assurant la participation d’investisseurs fiables et en mettant en place des mécanismes financiers robustes pour garantir le succès du projet.
Il est impératif que les autorités ghanéennes adoptent une approche équilibrée, conciliant les ambitions économiques avec les préoccupations des communautés locales. Ce projet, s’il est mené à bien avec prudence et inclusivité, pourrait transformer l’économie ghanéenne et servir de modèle pour toute l’Afrique.
Amen K.