Le gouvernement burkinabè a franchi une étape majeure dans l’évolution de son système judiciaire en adoptant, jeudi dernier, un projet de loi instituant la « médiation pénale ». Cette initiative vise à offrir une alternative aux poursuites judiciaires en favorisant la conciliation entre les parties concernées.
Selon le ministre en charge de la Justice, Rodrigue Bayala, cette démarche impose désormais au Procureur du Faso de tenter, en priorité, une médiation entre le présumé auteur d’une infraction et la victime. « Avant d’engager des poursuites, le ministère public devra examiner s’il est possible de concilier les intérêts des parties par des mécanismes alternatifs », a-t-il expliqué. Ce projet de loi, qui adapte le Code de procédure pénale à la Constitution et aux textes dérivés, reflète une volonté d’humaniser davantage la justice burkinabè. Il s’inscrit dans une dynamique de désengorgement des tribunaux tout en promouvant des solutions durables aux conflits.
La médiation pénale offre plusieurs avantages. Elle permet, entre autres, de régler rapidement les différends tout en préservant les relations sociales et en limitant les coûts associés aux procédures judiciaires longues et complexes. Elle met également l’accent sur la réparation du préjudice, ce qui bénéficie tant à la victime qu’au présumé auteur, en favorisant une prise de conscience des actes commis et en évitant un stigmate judiciaire.
Cette innovation n’est cependant pas dénuée de conditions. La médiation pénale ne sera envisagée que pour des infractions mineures et nécessitera le consentement mutuel des parties. En cas d’échec, le recours à la justice classique reste possible. Par cette réforme, le Burkina Faso s’aligne sur les pratiques modernes de justice restaurative, adoptées par plusieurs pays pour répondre aux besoins de sociétés en quête de paix sociale et d’efficacité judiciaire.
Ce projet illustre la volonté des autorités burkinabè de bâtir une justice plus accessible et inclusive, où le dialogue prime sur l’affrontement judiciaire. Une avancée saluée par de nombreux acteurs comme une réponse adaptée aux réalités sociales et culturelles du pays.
Amen K.