par L’épidémie actuelle de mpox, qui a déjà causé plus de 17 000 cas suspects ou confirmés et environ 500 décès dans 12 pays africains, est un rappel poignant des failles critiques dans le système de santé du continent. Cette crise met en lumière non seulement les lacunes, mais aussi les opportunités qui se présentent à l’Afrique pour renforcer son secteur vaccinal. L’heure n’est plus aux tergiversations : il est temps que les dirigeants africains s’engagent fermement dans le développement d’une industrie pharmaceutique robuste et autonome.
L’Afrique ne peut plus se permettre d’être le dernier maillon de la chaîne mondiale de la santé, constamment tributaire des importations de vaccins et de médicaments pour faire face aux crises sanitaires. La pandémie de Covid-19 a montré que le continent a la capacité de mobiliser des ressources et d’innover. Pourtant, les efforts restent insuffisants pour assurer une réelle autonomie sanitaire. Le secteur vaccinal africain, qui ne produisait que 1 % des vaccins nécessaires en 2021, vise à atteindre 60 % d’ici à 2040. Cet objectif, bien qu’ambitieux, est réalisable si des investissements massifs sont réalisés dès maintenant.
Des initiatives comme l’Accélérateur pour la fabrication de vaccins en Afrique (AVMA), lancé en juin 2024, sont des étapes cruciales vers cette indépendance. Cependant, les 1 milliard d’euros sur 10 ans prévus pour soutenir les fabricants de vaccins africains sont loin de suffire. L’Union africaine doit mobiliser des dizaines de milliards de dollars pour développer des infrastructures de santé publique, renforcer les chaînes d’approvisionnement, et former le personnel médical.
Jean Kaseya, directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), estime que 4 milliards de dollars sont nécessaires pour combattre efficacement la mpox en Afrique. Cet investissement représente une opportunité pour les gouvernements africains de montrer leur engagement à protéger leurs populations et à garantir une réponse rapide et efficace aux futures crises sanitaires.
Il est impératif que les dirigeants africains prennent conscience de l’urgence de la situation. Continuer à dépendre de l’Occident pour chaque crise sanitaire est non seulement coûteux, mais aussi dangereux pour la souveraineté sanitaire du continent. L’Afrique doit prendre son destin en main en investissant dans son propre secteur médical, en soutenant l’innovation locale et en garantissant un accès équitable aux soins pour tous ses citoyens.
Amen K.
