Dans un communiqué rendu public récemment, le parquet malien, par la voix du Procureur près le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, a tiré la sonnette d’alarme sur la prolifération de contenus obscènes et d’activités assimilées à du proxénétisme sur les réseaux sociaux. Cette mise en garde vise des plateformes populaires comme TikTok, WhatsApp, Telegram, Instagram et Snapchat, devenues, selon les autorités, des canaux privilégiés pour la diffusion de vidéos suggestives, la promotion de services sexuels et la vente non réglementée de produits intimes.
Le phénomène inquiète en raison de son ampleur croissante et de sa banalisation. Des groupes fermés aux pages publiques, des comptes sont désormais dans le viseur de la justice pour exhibition sexuelle, incitation à la débauche ou commerce illégal. Plus d’une dizaine de signalements récents ont conduit à l’ouverture d’enquêtes et à plusieurs interpellations menées en coordination avec la brigade de cybercriminalité.
Un précédent marquant avait secoué l’opinion en mars : une influenceuse très suivie sur TikTok avait été arrêtée à Bamako. Elle proposait des « consultations sentimentales » privées, incluant des conseils intimes et la promotion de produits non homologués. L’affaire avait révélé un réseau structuré mêlant contenus sexuels, commerce en ligne et proxénétisme déguisé.
Le Code pénal malien encadre strictement ces pratiques. L’article 512-53 prévoit jusqu’à 7 ans de prison et 10 millions de francs CFA d’amende pour la fabrication ou la diffusion de contenus obscènes. Les articles 325-6 et 325-8 répriment le proxénétisme, tandis que d’autres textes interdisent la vente de substances affectant la santé sans autorisation.
Le parquet appelle à la vigilance, en particulier à l’approche des examens scolaires, période où ces contenus ciblent davantage les jeunes. Le Procureur a insisté sur le respect des procédures judiciaires, tout en appelant les familles, éducateurs et leaders à agir collectivement contre ces dérives, jugées menaçantes pour la jeunesse et la cohésion sociale.
Amen K.